Un nouveau Gouvernement au Burkina

Les commentaires vont bon train depuis la publication de la liste des membres du gouvernement Dabiré I. Pour le Directeur exécutif du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD), Dr Thomas Ouédraogo, la première chose qu’on peut dire c’est d’être soulagé de voir la formation du gouvernement.

« On a mis du temps pour que le Premier ministre soit nommé. Au regard de ce qui était publié sur les réseaux sociaux, l’on s’attendait à des changements radicaux. Mais, ce que nous avons comme gouvernement n’a pas pu être conforme à l’imaginaire de certains citoyens qui pensaient à un réarmement au niveau de l’Etat pour faire face aux grandes priorités du moment », analyse-t-il.

Par contre, fait-il observer, on peut noter de grands départs au niveau de la Défense, de la Sécurité et du grand ministre d’Etat, Simon Compaoré. « Ce ne sont pas des départs anodins… Ce remaniement est le fruit de discussions au sein de l’état-major du parti au pouvoir », est convaincu le Directeur exécutif du CGD.

La juriste Cécile Thiombiano/Yougbaré s’attarde sur la représentativité de la femme au sein de l’exécutif. La parole donnée étant un engagement à respecter, la défenseure des droits humains estime pour sa part que le Président du Faso pouvait mieux faire.

« Nous pensons qu’il faut respecter la mémoire de Salifou Diallo. Mais, nous avons constaté que ses Hommes ont été chassés du gouvernement »

« Monsieur le Président, 21,21 % si je prends le PM en compte. 21,87% si je l’exclus…Ce n’est pas 30%. Mr le Président, c’est bon. Bravo, mais ce n’est pas arrivé… Avant tout, la priorité c’est la paix pour le Faso. Bon vent au nouveau gouvernement avec nos 21,87 % de femmes », dit-elle sur la prise en compte du quota genre dans le gouvernement.

Du côté de l’Opposition politique burkinabè, aucun changement significatif n’a été observé. Eddie Komboïgo, le Président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), au nom de l’Opposition politique, souligne que certes, il y a quelques changements, mais le gouvernement est resté intact.

« Nous leur avons demandé de trouver un gouvernement qui répond aux attentes des populations. C’est-à-dire, un gouvernement où le quota genre sera pris en compte, où on mettra des Hommes qu’il faut à la place qu’il faut, un gouvernement d’action qui pourra arrêter les guerres que nous subissons aujourd’hui au niveau de nos frontières. Nous avons suivi la liste des membres du gouvernement. Nous constatons plutôt que c’est une chasse aux sorcières », note-t-il.Et d’ajouter : « Nous pensons qu’il faut respecter la mémoire de Salifou Diallo. Mais, nous avons constaté que ses Hommes ont été chassés du gouvernement.

Nous parlons des ministres des finances, de la jeunesse, de l’agriculture, de la santé. Nous avons également constaté le départ des pro-Simon. Lui-même est parti, Clément Sawadogo est parti, etc. Nous pouvons conclure à tort ou à raison que le Président Roch aujourd’hui s’affirme. En disant, c’est mon gouvernement. A regarder la configuration du nouveau gouvernement, nous ne voyons pas de changement significatif », déclare le Président de l’ancien parti au pouvoir au nom de l’Opposition.

Noufou KINDO

Burkina 24

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